Dans une équipe de volley-ball, chaque poste a un rôle bien spécifique sur les différentes phases de jeu. On peut considérer le central comme le fer de lance de l’équipe. Premier rempart défensif quand il bloque, il est aussi la première vague de l’attaque en s’élançant en attaque rapide avant même que le passeur touche le ballon.

Pourtant, ce rôle crucial reste parfois dans l’ombre des attaquants ou des passeurs plus visibles. Es ce lié à la quantité énorme de sauts dans la vide durant un match? Es ce parce que c’est souvent le joueur le plus grand de l’équipe?

Être central, c’est avant tout allier puissance et réactivité. Que ce soit pour former un bloc infranchissable au filet ou pour surprendre la défense adverse par une attaque rapide, le central est un élément clé  de la tactique d’une équipe. 

Dans cet article, nous allons découvrir ce qui fait la spécificité du poste de central, les qualités requises pour l’incarner, et pourquoi il joue un rôle central dans le succès de l’équipe.

Depuis quelques années, avec l’apparition du libéro, le rôle du central s’est fortement spécialisé sur les phases au filet. Le libéro remplace en effet le central lorsqu’il est en position arrière après la perte du service.

Ainsi, on observe que, dans la grande majorité des équipes, ce poste est occupé par le joueur ou la joueuse la plus grande de l’effectif.

Les centraux ont concentré leur spécialisation sur l’impact au filet, délaissant la réception, dont ils sont exemptés. Cependant, ils restent impliqués dans quelques ballons défensifs lorsqu’ils sont en position 1 et que c’est à leur tour de servir. Une fois le point récupéré par l’équipe adverse, ils quittent le terrain pour laisser leur place au libéro sur toutes les positions défensives arrière.

Cette courte pause leur permet de récupérer pendant quelques échanges afin de revenir plus motivés et concentrés lorsque la rotation les ramène en position avant, en poste 4.

C’est précisément là que le rôle du central prend tout son sens.

Sur la phase défensive

Le central peut enchaîner plusieurs sauts de bloc sur une même séquence.

  • Premier saut : Il saute face au central adverse, soit pour bloquer une attaque directe, soit pour contenir un leurre. Sa grande taille lui permet d’intervenir rapidement, sans toujours sauter à pleine puissance, prêt à réagir si le ballon est distribué ailleurs.
  • Deuxième saut : À peine ses pieds touchent le sol, il doit se repositionner sur l’aile pour former un bloc solide avec son coéquipier (ailier, passeur ou pointu). Ensemble, ils doivent couvrir une grande zone du terrain.
  • Attention aux combinaisons : Le central doit également rester vigilant face aux combinaisons adverses, comme les croisements d’attaquants (“la croix”) ou une attaque en “pipe” du poste 4, derrière la ligne des 3 mètres.

Sur la phase offensive

Le central entame systématiquement sa course d’élan pour se rendre disponible près du passeur, prêt à attaquer en “attaque rapide” si le passeur décide de le servir.
Si ce n’est pas le cas, il agit comme un leurre, son rôle étant de paraître le plus crédible possible pour attirer l’attention des bloqueurs adverses. Un leurre efficace permet souvent à ses coéquipiers à l’aile de se retrouver face à un bloc réduit, voire inexistant, augmentant leurs chances de marquer.

Cependant, l’impact offensif du central dépend directement de la qualité de la réception de l’équipe. Si le passeur est en difficulté en raison d’une réception approximative, le central sera généralement moins servi en attaque rapide.

Les responsabilités secondaires du central

Le central doit également assurer certaines tâches spécifiques :

  • Relais de passe : Lorsque le passeur n’est pas en mesure de jouer le second ballon (après une défense ou lorsqu’il est trop éloigné), le central prend le relais, mais uniquement si le ballon est situé dans la zone des 3 mètres. Au-delà de cette zone, c’est le libéro qui assure la passe.
  • Réception des ballons courts : Sur les services adverses, si le ballon touche le filet et retombe juste derrière, le central doit être prêt à intervenir rapidement, car les réceptionneurs sont souvent trop éloignés pour réagir.

Les qualités d’un bon central

Lorsque l’on examine le rôle du central dans une équipe, on comprend immédiatement l’exigence physique de ce poste. Il doit enchaîner les sauts de manière intensive tout au long du match. En moyenne, un central effectue deux à trois fois plus de sauts que n’importe quel autre joueur de l’équipe, car il saute à chaque fois que le ballon franchit le filet, au minimum une fois par séquence.

Les autres joueurs, quant à eux, sautent moins fréquemment puisqu’ils ont souvent le temps d’évaluer si le ballon les concerne directement au filet ou non.

Pour être un central efficace dans un collectif, plusieurs qualités physiques et mentales sont essentielles :

  • La taille : Être grand est un atout indéniable pour couvrir une grande zone au filet et bloquer les ballons avec efficacité.
  • La rapidité et l’endurance : Un bon central doit réagir rapidement et enchaîner les efforts sans relâche, malgré la répétition des sauts exigeants.
  • La souplesse et l’explosivité : Un central doit être capable d’enchaîner des mouvements explosifs pour ses sauts tout en restant souple, ce qui l’aide à changer de direction rapidement et à éviter les blessures dues à la répétition des efforts intenses.

Mentalement, le central doit avoir une grande capacité d’adaptation. Le jeu exige que les décisions soient prises en une fraction de seconde. Une observation fine et une bonne lecture du jeu lui permettent d’anticiper la trajectoire du ballon et d’être parfaitement synchronisé avec le timing du jeu.

En attaque, la puissance est un autre atout clé. Une attaque rapide et percutante peut surprendre la défense adverse, créant une crise de temps chez leurs réceptionneurs. Là encore, l’observation joue un rôle crucial : le central doit analyser le bloc adverse pour trouver la meilleure solution d’attaque tout en masquant ses intentions afin de ne pas être lu par ses adversaires.

Enfin, le central doit faire preuve d’une grande patience. Ce poste exige d’accepter les phases de jeu où il est moins sollicité. En attaque, il est souvent peu servi, en particulier lorsque la réception est imparfaite. En défense, il doit fréquemment sauter “dans le vide”, sans être directement impliqué dans l’action, pour répondre aux leurres adverses. Malgré cela, il doit rester concentré et prêt à jouer pleinement son rôle dès qu’une opportunité se présente.

Une concentration constante est également indispensable pour rester impliqué dans toutes les phases du jeu. Le central doit évaluer les actions adverses, anticiper les prochaines combinaisons et ajuster ses efforts pour être toujours au bon endroit au bon moment.

Les attaques et combinaisons du central : créativité et rapidité

Le central est souvent impliqué dans des attaques rapides et dans des combinaisons destinées à déstabiliser la défense adverse. Sa capacité, à coordonner ses déplacements avec le passeur et à exécuter des gestes précis faits de lui un élément essentiel dans la variété offensive de l’équipe. 

La relation entre le passeur et le central est très importante et se travaille énormément à l’entraînement. Le passeur doit pouvoir trouver son central les yeux fermés en adaptant le ballon à sa course d’élan et son amplitude de bras.

Voici quelques exemples des actions les plus courantes où le central brille :

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La courte avant (ou “quick”)

L’attaque de base du central. Il s’agit d’une balle rapide, jouée très près du passeur, qui prend de vitesse le bloc adverse. Parfaite pour surprendre et marquer des points rapidement.

Le central entame sa course d’élan pendant que la réception arrive vers le passeur, il s’élance juste avant que le ballon n’arrive dans les mains du passeur. Une fois en l’air, le passeur pousse légèrement la balle devant lui pour que le central tape instantanément dedans.

En général, 3 options s’offrent à lui :

  • Taper fort dans l’axe de force (les centraux aiment ça en général.)
  • Tourner le bras pour taper dans l’autre diagonale du terrain
  • Poser un ballon délicat juste derrière le bloc ou au fond du terrain.

La courte arrière (ou “back quick”)

Variante de la courte avant, mais jouée derrière le passeur. Elle demande une excellente coordination et une précision chirurgicale pour exécuter un geste efficace.

Utilisé soit avec des combinaisons, soit pour éloigner le central d’un renfort à l’aile.

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Le décalé

La course d’élan est la même que la courte, sauf que le central saute un peu plus loin du passeur, décalé entre 2 et 3 m du passeur.

Cette attaque a pour but de perturber le contre adverse, ou laisser la place à un ailier de s’intercaler dans l’intervalle créé pour une combinaison.

La croix

Une combinaison qui met en scène le central et un attaquant d’aile. Le central simule une attaque rapide, attirant les bloqueurs, tandis que l’attaquant d’aile passe derrière lui pour frapper dans un espace libéré.

Si le central embarque le contre avec son appel, l’ailier, au moment de sa frappe, trouve le chemin dégagé, car les contreurs sont en train de redescendre de leur saut de contre.

Le croisement des joueurs attaquants perturbe les bloqueurs, qui doivent changer de position ou de joueurs à suivre.

Pourquoi devenir central ?

Le poste de central n’est peut-être pas toujours sous le feu des projecteurs, mais il est indispensable à la réussite de l’équipe. Choisir d’être central, c’est accepter un rôle exigeant, mais extrêmement gratifiant. Vous devenez un pilier, celui ou celle sur qui l’équipe peut compter pour bloquer l’adversaire, créer des ouvertures, et stabiliser le jeu.

Les avantages

  • Être central, c’est avoir un rôle clé dans les moments décisifs. Un contre bien placé ou une attaque rapide peut changer le cours d’un set.
  • Vous êtes au cœur des systèmes offensifs et défensifs, toujours dans l’action.
  • Jouer central, c’est aussi un défi physique et mental, ce qui en fait un poste passionnant pour les joueurs et joueuses qui aiment se surpasser.

Les défis

  • Le central doit maîtriser des gestes techniques précis et travailler son timing en permanence, notamment en relation avec le passeur.
  • La répétition des efforts au filet demande une grande endurance et une excellente préparation physique.
  • Apprendre à gérer la frustration : le central dépend énormément de la qualité de la réception et des choix du passeur. Si la réception n’est pas bonne, il est souvent exclu des schémas offensifs rapides. Cela demande une capacité à rester concentré et engagé, même quand on n’est pas servi.
  • La lecture rapide du jeu et la coordination avec les coéquipiers sont essentielles pour être efficace, aussi bien au bloc qu’en attaque.

 

Les meilleurs centraux de l'histoire du volley

D’après le site volleybox, les meilleurs centraux de l’histoire sont :

  1. Robertlandy Simon Aties : Cuba
  2. Andrea Giani : Italie. Actuel entraineur de l’équipe de France de Volleyball
  3. Marko Podrascanin : Serbie
  4. Lucas Saatkamp : Brésil
  5. Andrea Gardini : Italie
  6. Gustavo Endres : Brésil
  7. Luigi Mastrangelo : Italie . Rien que son nom respire la puissance !
  8. Aleksandr Volkov : Russie

Les Centrales et centraux du VBQF

Elite féminin (2° division française)

Pré-National Homme

  • Noé
  • Quentin
  • Kévin
  • Brice

Pré-National Femme

  • Julie Journade
  • Mathilde Huet
  • Nina Hernandez
  • Sophie Lakrichi

Conclusion

Le central n’est pas seulement un joueur au service de l’équipe, il en est un véritable pilier. Son rôle, exigeant sur le plan physique et mental, va bien au-delà des simples statistiques. C’est un poste où chaque mouvement compte, où l’impact peut être décisif, aussi bien en défense qu’en attaque.

Que ce soit pour bloquer les attaques adverses, servir de leurre, ou conclure des points avec puissance et précision, le central doit constamment être au cœur du jeu. Sans lui, l’équilibre stratégique de l’équipe serait compromis.

Alors, la prochaine fois que vous regardez un match, prenez le temps d’observer ces joueurs discrets mais indispensables, qui donnent tout pour leur équipe. Vous découvrirez peut-être une nouvelle admiration pour ce poste à la fois spectaculaire et ingrat, mais ô combien crucial.